•  Un village, un quartier et une maison dans les bambous...

     

    Perdue dans la Pampa... Oui, pour la première fois de ma vie, cette expression est bien à prendre au pied de la lettre, car à mon arrivée avec le printemps, je pars à l’autre bout de Buenos Aires, plus au nord, près du delta du Paraná pour poser mes bagages pour un temps dans la Pampa Húmeda, la Pampa humide. Impressions…

     

    C’est grâce à une amie, rencontrée quelque mois plus tôt au Brésil, que je découvre Belén de Escobar, son “village”, comme elle le nomme elle. Et bien, chers européens oubliez le village bucolique de nos régions française, la petite communauté agricole et ses quelques dizaines de maisons blotties autour d’un clocher , les hameaux de notre “Douce France”. Ici vous êtes en Amérique! oubliez la Douce France et retenez bien ce nouvel adage qui nous suivra au fil de ces pages: “Tout est plus grand en Amérique”

    L'Argentine :40 Millions d’habitants pour plus de 2 millions de km2 : ici l’espace ne manque pas ! Le " village " d’Escobar possède ni plus ni moins que 54 000 habitants qui s’étendent sur un territoire de 232 km2. (Pour vous donner une idée, Carcassonne compte un territoire de 65 km2 pour un peu moins d'habitants). Mais trêve de chiffres..

     

    De la nécessité de repenser la notion de « village » et « quartier » ...

    Me voici donc arrivée dans un " village " de 54 000 habitants. Première surprise. Tandis que nous traversons le centre ville dans la voiture qui me conduit chez elle, mon amie m’explique que sa maison se trouve dans un quartier éloigné du centre. Là aussi, il convient de revoir l’acception du mot "quartier " pour bien comprendre la situation. Car, à dire vrai quand nous atteignons 10 km plus loin l’entrée de " El Cazador " puisque c’est ainsi que le quartier s’appelle, je n’en crois pas mes yeux...

    Quartier "el cazador" Belén de Escobar

     Je crois qu’il faut avoir suivi quelques séries américaines pour comprendre de quoi il s’agit vraiment. Ou du moins c'est la sensation que cet endroit me procure. J'entre comme dans une espèce de forêt (artificielle évidemment la forêt) où sont dispersées des maisons ça et là... La petite voiture continue sa route à toute allure, le chemin est un peu chaotique; à certains endroits les " rues " se transforment parfois d’un côté et de l’autre de voie principale en un chemin de terre ou de gravier, qui mènent à des petites maisons coquettes, au style si différent et varié que l’on se croirait dans un conte de fée. Ou plutôt un film américain... ici des briques, là des rodins... un profil rectangulaire et très contemporain... une sorte de chalet germanique ou nord européen au toit pointu.. chacun construit sa maison selon sa fantaisie et son imaginaire. Ici personne ne s’inquiète de la notion de «  charte du paysage» ou de la préservation du style patrimonial traditionnel du lieu . Pour une raison évidente, c'est qu’il n’y en a pas...  et le résultat est...surprenant , frais, créatif, dynamique. Chaque rue me décroche un ooh ! aah ! Les jardins immenses, les pelouses impeccablement tondues, la piscine systématique, les plantes, la verdure et -comble de l'enchantement- un rivière et des étangs, en font un lieu littéralement idyllique.

    Je répète inlassablement cette même phrase : « Jamais je n’aurais imaginé qu’un lieu pareil existât ! »et je ne suis pas au bout de mes surprises!

    Enfin, nous voici arrivée chez mon amie , et apparaît... la maison dans les bambous. C’est ici que commence mon aventure. A quelques kilomètres de Buenos Aires, perdue dans la verdure de la Pampa humide.

    La maison des bambous

     

    Partager via Gmail

    3 commentaires
  •  

    carte générale de l'Argentine

    Population : 40 117 096 habitants (dernier recensement 2010)

    Superficie : 2.780.400 km2

    Densité : 15,17 hab./km2

    8º pays le plus étendu du monde

    2º pays le plus étendu d'Amérique du Sud après le Brésil

     

    A titre de comparaison :

     Population française : 66 000 000 habitants

     Superficie française : 643.801 km2 ( 4 fois plus petite que l'Argentine)

     

    Capitale fédérale : Buenos Aires

    Population : 3 millions habitants

    Grand Buenos Aires : 13 588 171 habitants

     Langue officielle : castillan

     Monnaie : peso argentin

     

    Indépendance de l'Espagne :

     de facto : 25 mai 1810

     déclarée : 9 juillet 1816

     

     Drapeau: 

    drapeau argentin

    créé par Manuel Belgrano en 1812 

    adopté comme symbole national en 1816

     

     

     

     

     

    Fleur nationale :

     Fleur de Ceibo

    Ceibo

    Erythrina crista-galli

     

     

     

     

    Oiseau national :

    Hornero (fournier roux)

    Hornero (Fournier roux)

    Furnarius rufus

     

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  •  Buenos Aires vue depuis le Rio de la Plata

     

    Avant de vous raconter les dessous de la vie portègne*, avant de vous livrer ses secrets, avant de vous parler de l'immensité de ses rues et de ses avenues, du pittoresque de ses quartiers, de la vie de ses gens, j'ai choisi de vous la présenter de loin, comme un passager solitaire débarquant sur ses rives, abordant ses parages, comme peut-être des milliers d'émigrés européens auraient pu la voir depuis le bateau qui leur permettrait de continuer à vivre et à transmettre la vie ; ces émigrés, italiens et espagnols pour la plupart, dont les portègnes* sont les descendants.

    Buenos Aires, au loin, dans la brume, les gratte-ciels bleutés s'étalant sur des kilomètres et tronant dans l'immensité. Buenos Aires, capitale de l'Argentine, se situe sur les bords du Río de la Plata. Le fleuve de l'Argent ( tel est la traduction de son nom) est improprement qualifié de rivière puisqu'il s'agit en réalité d'une embouchure immense, où se jettent deux fleuves : l'Uruguay et le Paraná. Ce dernier est un géant d'eau sudaméricain qui naît au Brésil et parcourt près de 4000 kms avant d'arriver aux abords du Rio de la Plata.

     

    Voici Buenos Aires!

    Buenos Aires, ville portuaire, ville d'eau douce mais ville portuaire tout de même, qui tire son nom même de son port, el Puerto Santa Maria del Buen Aire, donné en l'honneur de la Vierge italienne de Bonaria, patronne des Navigateurs. Une autre légende raconte que l'un des premiers conquistadors s'était exclamé en abordant ses rives : « Que buenos Aires son estos», mais il semblerait simplement que Buenos Aires soit la traduction littérale de la fameuse Vierge.

     

     

     Ce jour-là, le jour où j'ai pris cette photo, j'ai découvert Buenos Aires telle quelle à bord d'un bateau qui me conduisait en Uruguay, de l'autre coté du Rio de la Plata. Ce jour-là, j'ai pris conscience de la beauté et l'immensité de cette fausse rivière embouchure. Oui, même si cela semble difficile à croire, Buenos Aires est vraiment toute proche d'une nature immense et exceptionnelle, surtout du point de vue de l'européen pour qui elle est de plus exotique. Ce jour-là, la couleur habituellement maronnasse de l'eau (car chargée naturellement en limon) prenait dans la lumière du soir des reflets d'argents, des tons gris si brillants qu'il m'a semblé un instant comprendre le nom de cette rivière. Le fleuve d'Argent... « Quelle poète romantique que tu es » a souri un portègne quand je lui ai fait part de cette observation. Me plongeant dans les recherches, je constate effectivement que ce sont les conquistadors qui l'ont baptisé ainsi guidés par leur soif de métal précieux et pensant avoir trouvé là un chemin navigable vers une suposée montagne d'argent issue d'une légende indigène. Ainsi donc, point d'or ni d'argent dans les parages, mais reste la poétique du nom, bien que cela paraisse bien ironique aux yeux des portègnes.

    Buenos Aires, Baires, BA, Bs As... Quel que soit le nom que l'on lui donne, ce jour-là, j'ai aussi compris la splendeur de cette ville, la seule des pays sudaméricains qui traditionellement a voulu regarder vers l'Europe, et s'est souvent attirée pour cela les foudres de ses voisins en leur tournant le dos. Il suffit de se promener quelques instants dans ses rues pour bien s'en rendre compte, on retrouve des airs des boulevards hausmanniens de Paris, des avenues de Barcelone ou de Madrid. Mais Buenos Aires, est-ce seulement cela ?

    « El que mire fisonomías o hábitos creerá estar en Europa, no el que observe pulsos o inspiraciones. » (Celui qui regarde les physionomies ou les habitudes croira être en Europe, mais pas celui qui observe le pouls et les inspirations.) C'est Raúl Scalabrini Ortiz, un écrivain argentin qui a écrit cette phrase en 1931 au sujet de Buenos Aires. Car on peut dire tout ce que l'on voudra, au-delà des premières apparences de la ville ou de celles des hommes, héritées des grands parents espagnols ou italiens, ses habitants ne sont pas européens. Cela se sent dans la manière de vivre, de se socialiser, d'aborder les gens ou d'inclure l'étranger dans une fête d'anniversaire. Cela se sent dans les gestes employés, les mots utilisés, la dynamique et la débrouillardise.

    Et bien voilà, c'est de cela dont j'aimerais vous parler dans ce blog, de cette Buenos Aires là. Loin des clichés des cartes postales ou des guides touristiques, vous brosser mon propre tableau de la capitale argentine, forcément iNcomplet, forcément subjectif, mais la Buenos Aires telle que je la vis, telle que je la vois, telle que je la sens. Esquisser mes sensations et mes observations, mes surprises et mes interrogations pour découvrir la réalité d'un pays hautement complexe et passionnant. J'espère que vous aimerez autant que moi faire le voyage...

     

    * Les habitants de Buenos Aires sont appelés portègnes (porteño en espagnol) en référence au port de la ville. Et en opposition aux Buenos-airiens (Bonaerenses en espagnol) qui fait référence aux habitants de toute la province de Buenos Aires.

     

     

     

    Partager via Gmail

    votre commentaire