• Être étrangère dans la ville / Extranjera en la ciudad - 3/3

     

     

    Etre étrangère dans la ville 3/3


    Episode 3 : LA FILE HORS MERCOSUR

     

    Dans le bâtiment "hors Mercosur", il y a toujours des étrangers bien comme il faut. Par exemple, ces américains à la mèche blonde et au sourire d'acteur de Hollywood, accompagnés par un traducteur. Il y a bien peu de familles dans le bâtiment nº6. Les asiatiques sont les seuls à se présenter avec la tribu, avec le bébé, avec le grand-père. Les autres sont des étrangers solitaires.

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    Capítulo 3:  LA FILA NO MERCOSUR

    En el edificio no mercosur siempre hay extranjeros muy prolijitos: por ejemplo, estos estadunidenses de pelito rubio, de sonrisa de actor de Hollywood acompañados por su traductor. Hay pocas familias en el edificio nº6. Los asiáticos son los únicos que llegan con la tribu, con el bebé, el abuelo. Los demás son extranjeros solitarios.

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     [ *** NOTA EN CASTELLANO DESPUÉS DE LA NOTA EN FRANCÉS ***]

     

     


    Je perçois toujours l'accent d'un compatriote, en général en âge d'être étudiant. Aujourd'hui j'observe cette fille qui parle fort et semble très inquiète à cause d'une question de date, d'un délai dépassé. L'agent de Migraciones tente de la rassurer mais n'y réussit pas. La française toute jeune, promène un regard inquiet sur la salle. Moi aussi j'ai vécu ça la première année. Cette même angoisse de la date échue, du respect de la loi.
    "Ce n'est pas grave que ton visa de touriste se soit terminé, si dans un mois tu commences ton contrat de travail. Tu pourras obtenir un visa de travailleur migrant. Tant que tu ne sors pas du pays, ce n'est pas grave.
    - Mais tu es bien sûr? - insistais-je, soucieuse – Je serai illégale ici pendant un mois.
    - Oui j'en suis sûr, c'est moi qui te le dit , et je suis un employé de Migraciones. "
    A cette époque-là, le fonctionnaire n'avait pas réussi à me convaincre et j'avais quand même payé l'amende pour prolonger mon visa de touriste de trois mois supplémentaires. Les trente jours d'illégalité m'avaient terrorisés, et la réponse aussi décontractée d'un employé public m'avait presque indignée. Aujourd'hui, je comprends mieux comment les choses fonctionnent ici et je sais que plus que nulle part ailleurs, en Argentine la relation avec les dates, les délais et la loi est plus détendue, la négociation toujours possible.


    Deux ans plus tard, ce même employé est toujours là, avec une barbe négligée et un début de calvitie, malgré ses trente ans. Sa démarche est pataude, son pas traînant, il travaille comme s'il était affalé devant la télé. Il semble fatigué. Ses tâches quotidiennes ne doivent pas passionnantes, surtout quand elles consistent à expliquer l'administration et ses absurdités à des étrangers qui ne comprennent pas très bien le castillan ( car étranger "hors Mercosur" signifie en grande majorité non hispanophone ). Par contre, le fonctionnaire de l'entrée, celui oriente les nouveaux venus a su tirer profit au maximum de son poste de travail. Il porte élégamment l'uniforme de Migraciones: gilet bleu marine et chemise blanche, aux manches impeccablement retroussées. Il est brun et a le nez aquilin et la démarche altière d'un empereur romain. Son regard perçant scrute et fixe la file. Il se plaît particulièrement à accueillir les filles, surtout si elles sont blondes et originaires de l'Europe de l'Est. Il n'hésite pas alors à sortir de son box à s'approcher tout près, tout près... Il demande à la jeune femme quel est le but de sa visite d'une voix douce et ose même lui prendre la main pour lui indiquer où elle doit se diriger.

    Au fond, derrière ceux qui accueille le public, d'autres traitent les demandes, et apposent leur tampon et leur signature. Des piles de dossier attendent à être consultées. Sur les bureaux on voit surtout des matés et des thermos, à la décoration variée. Couleurs d'une équipe de foot ou petites fleurs romantiques : chacun reflète la personnalité de son propriétaire. Certains ordinateurs sont ornés de la photo d'un enfant et d'un conjoint  ou d'un message drôle d'un collègue.  L'ambiance a l'air détendue.

    Pendant ce temps j'attends patiemment dans la file, le gars devant moi a envie de parler. Il est producteur de spectacle et il vient payer une taxe pour les artistes étrangers qu'il emploie. Il prend un air mystérieux mais meurt d'envie de m'en dire plus.  Il finit par montrer le passeport du chanteur lyrique José Carreras qu'il a sorti discrètement d'une enveloppe . Quand je sors du bâtiment, deux ou trois heures se sont déroulées. Le temps est passé plus vite que prévu: à "Migraciones", je m'ennuie rarement.

     

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    Siempre percibo la tonadita de algún compatriota, en edad de ser estudiante. Hoy observo esta chica que habla muy alto y parece muy preocupada por una fecha que se venció. La agente de Migraciones quiere tranquilizarla pero no lo consigue. La francesa, muy jovencita, mira inquieta a su alrededor. A mí también me pasó el primer año; esta misma angustía del plazo vencido, del cumplimiento de la ley .

     "No pasa nada que se terminara tu visa de turista, si dentro de un mes empezás con un contrato de trabajo. Así podés conseguir la residencia como trabajador migrante. Mientras no salgas del país, no pasa nada.

     - Pero estás seguro? - insistía preocupada. - Estaré ilegal acá.

     - Sí, sí, te lo digo yo, que trabajo acá.

     Aquella vez el funcionario que me atendió no me había convencido para nada y yo había pagado la multa para prórrogar la visa de turista tres meses más. Los treinta días de ilegalidad me asustaron demasiado, y su respuesta tan tranquila me chocó aún más. Hoy día entiendo mejor como funcionan las cosas acá, sé que más que en cualquier otro lugar, en Argentina, la relación con las fechas y la ley es más distendida, la negociación siempre posible.

     

    Dos años después, este mismo empleado sigue acá, el pelo ya escaso a pesar de sus treinta años, la barba descuidada. Relajadísimo, trabaja como si estuviera en su sofa mirando la tele. Parece cansado. Sus tareas cotidianas no deben de ser lo más alentador en la vida, especialmente eso de explicar absurdidades administrativas a extranjeros que no entienden mucho castellano. No Mercosur significa en su mayoría no hispanohablante. En cambio, el funcionario de la entrada, que orienta a los recién llegados, le sacó partido a su puesto de trabajo. Moreno, altivo, lleva con mucha elegancia el uniforme de Migraciones: chaleco azul marino y camisa blanca impecable, perfectamente remangada. Tiene el perfil y el andar de un imperador romano. Su mirada aguda escruta la fila. Le gusta especialmente recibir a las chicas, sobretodo si son rubias y oriundas de Europa del Este. En este caso, no duda en salir de su box y acercarse, pide a la extranjera el motivo de su visita con un voz melosa, y agarrándole la mano suavemente le indica donde tiene que dirigirse.  En el fondo, detrás de los que atienden al público, otros tratan el trámite. En los escritorios se ven sobretodo mates y termos, de todo tipo. Escudo de un equipo de futbol o florcitas románticas : cada uno refleja de la personalidad de su propietario. Algunas pantallas de computadora están decoradas con la foto de un hijo o de una pareja, o con mensajes graciosos de otros compañeros. La atmósfera parece relajada.

     

    Mientras tanto espero en la fila, el chico delante de mí tiene muchas ganas de hablar, me cuenta que es productor de espéctaculos y viene a hacer un trámite para los artistas extranjeros que contrata. Toma un aire misterio pero se muere de ganas de decirme más. Termina sacando discretamente de un sobre el pasaporte del cantante lírico José Carreras y me lo enseña. Cuando salgo del edificio, ya transcurrieron dos o tres horas. El tiempo pasó más rápido que previsto: n Migraciones, nunca me aburro .

     

     

     

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