•  Voici les trois incontournables du panorama argentin, les habitants de la Pampa...

    Chajá

    Kachimi à collier

    Chauna torquata

    Le Chajá

    J'ai aperçu cet animal par pur hasard, il se promenait en couple au milieu de l'étang. Je ne savais pas que je venais de faire la connaissance d'un véritable symbole de la Pampa, et que cette rencontre est des plus communes près des lagunes ou autres lieux humides de la moitié nord de l'Argentine mais aussi au Paraguay, en Bolivie etc...

    Il ressemble à une grosse poule mais il est apparenté aux oies et aux cygnes et sa famille est exclusivement originaire d'Amérique du Sud. Nous avons donc là un oiseau bien latino.Un auteur argentin l'a même surnommé « le coq sacré des Pampas ».

    Son nom vient du guaraní qui veut dire « cours !» «fuis ! », car les parents chajá ont l'habitude de lancer un cri puissant pour alerter leurs petits. En français, il répond au doux nom de Kamichi à collier.

     

    Tero

    Vanneau Tero

    Vanellus Chilensis

    Le Tero

    Chant du Tero: 

    Ce n'est pas la première fois que je rencontre un Tero. A dire vrai, c'est même lors de mes premiers jours en Amérique du Sud, au Brésil que j'en ai croisé pour la première fois. Il y en avait partout, qui furetaient, s'approchaient à pas lent et sans la moindre crainte de l'homme ; dans le jardin botanique de Curitiba, je lui ai même dressé un portrait.

    A Escobar, c'est la même chose, ils courent, ils gambadent à plusieurs et n'ont pas peur de s'engager sur la route. Un intrépide celui-là... Ses cris stridents ne passent pas inaperçus. Et si par malheur voilà que Bongo ( le chien de mon amie) nous accompagne, ils deviennent fous, et cherchent même la bagarre. Car voilà, leur nid se trouve au ras du sol et leurs petits n'ont qu'une seule manière de se protéger : se cacher, aidés par leur plumage mimétique. Alors Papa et Maman n'ont qu'une seule solution : effrayer l'ennemi ou attirer son attention dans la direction inverse du nid, en faisant croire qu'il couve. Son nom provient d'ailleurs de son cri « Terou Terou », et il est le gardien de la campagne, car les autres espèces sont ainsi alertées de l'approche des intrus.

    Cet oiseau est très courant dans pratiquement toute l'Argentine, et les pays voisins. Au point qu'il est l'emblème de l'équipe nationale de rugby de l'Uruguay ! qui s'appelle « los Teros ».

     

     

    Hornero

    Fournier Roux

    Furnarius Rufus

    Hornero

    Chant du Hornero:

    Ni plus ni moins Mesdames et Messieurs que le symbole national de l'Argentine !!!!

    Il ne peut manquer à la présentation ! En plus de le voir partout à Escobar, dans le jardin, il construit des nids assez particuliers : des nids en terre qui rappelle la forme d'un four, d'où son nom (horno signifie four en espagnol).

    C'est le couple qui construit ensemble le nid, avec pour seul outil son bec et tout type de matériel : boue, brindilles, crin de cheval... Son nid est divisé en deux par une cloison : il y a une chambre au fond pour les oeufs et une autre pièce prolongeant l'accès. (D'après ce que j'ai lu, je n'ai pas encore été invité à prendre le maté chez eux.)

    C'est le roi de la construction cet oiseau-là : son nid si impressionnant peut être terminé en 6 à 8 jours, si les conditions sont favorables, il pèse 4 à 5kg et se maintient intact plusieurs années, malgré les intempéries. Et bien pensez-vous que le hornero revient pondre ses oeufs dans le nid de l'année passée ? Et bien non, c'est un hyperactif : il en reconstruit un autre (ou plusieurs) chaque année et pousse même le vice à construire le neuf sur le précédent, arrivant au point d'édifier de vrais HLM. Le hornero est le symbole national officiel de l'Argentine, car  travailleur infatigable, il a depuis longtemps attiré l'attention des hommes de la campagne, ainsi que de nombreux auteurs qui le glorifient à travers de textes, poèmes ou chansons folkloriques.

     

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Fuiste una india en otra vida" "Tu as dû être une indienne dans une autre vie..."

     Je suis l'objet des railleries bienveillantes de mes amies et décroche malgré eux un sourire d'ignorance aux nouveaux venus à qui je demande quel est le nom de cet animal ou de cette fleur .. J'ai presque gagné le surnom de Pocahontas, c'est dire...

     Il faut reconnaître que j'arrive en Argentine au moment idéal, pour les oiseaux. Et les plantes. Et les fleurs... Le 21 septembre. Le jour du printemps.

    les étangs d'escobar

    A Escobar, les jours clairs, je pars découvrir les environs, toute ouïe, toute vue... les cinq sens à  l'affût, à l'affût du moindre bruit, de la moindre couleur, de la moindre plante ou animal hors de mes références quotidiennes. C'est drôle et ça fait du bien de remuer, de secouer, de retourner tout ce que l'on savait déjà, ou que l'on croyait déjà savoir. On se rend compte tout à coup que ce que l'on pensait être le quotidien, le plus normal au monde pour soi ne l'est pas ici. À des miliers de kilomètres et la tête en bas dans l'hémisphère sud.

    Le moineau?  Bien-sûr il peuple la ville portègne, la grande Buenos Aires, en quantité beaucoup moins importante que d'autres, le tordo, le zorzal... Sans parler du sacro-sain pigeon... Et savez-vous le pire de tout? C'est que notre moineau, gris, vilain, terne et piailleur, a été importé....  La tradition ou la légende raconte même que le général Sarmiento a fait venir quelques exemplaires (ainsi que les platanes) pour que la ville ressemble à Paris! Mais comment veut-on importer un petit piailleur si ingrat, si insignifiant, quand cette terre vous offre en ville un zorzal au chant harmonieux du rossignol? un tordo au plumage noir violacé, bleuté, à l'allure fine et gracile?

     Mais trêve de bavardage, je vous offre donc dans les reportages suivants un modeste tour d'horizon de l'Argentine ornithologique, de mon Argentine ornithologique...de ceux qui font le quotidien , le " plus normal du monde ",  le cadre de références des Argentins... J'ai délibéremment choisi de laisser leur nom en espagnol avec une traduction en français dont je ne suis pas forcemment sûre et aurait fait perdre beaucoup de saveur à la présentation de l'animal...

     Avant de passer aux présentations plus détaillées, voilà un avant-goût, à peine deux ou trois heures d'observation près des étangs, voici quelques espèces que j'ai pu observer et surtout photographier...

     

    LES OISEAUX ARGENTINS... de drôles d'oiseaux!

     

     

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  •  Un village, un quartier et une maison dans les bambous...

     

    Perdue dans la Pampa... Oui, pour la première fois de ma vie, cette expression est bien à prendre au pied de la lettre, car à mon arrivée avec le printemps, je pars à l’autre bout de Buenos Aires, plus au nord, près du delta du Paraná pour poser mes bagages pour un temps dans la Pampa Húmeda, la Pampa humide. Impressions…

     

    C’est grâce à une amie, rencontrée quelque mois plus tôt au Brésil, que je découvre Belén de Escobar, son “village”, comme elle le nomme elle. Et bien, chers européens oubliez le village bucolique de nos régions française, la petite communauté agricole et ses quelques dizaines de maisons blotties autour d’un clocher , les hameaux de notre “Douce France”. Ici vous êtes en Amérique! oubliez la Douce France et retenez bien ce nouvel adage qui nous suivra au fil de ces pages: “Tout est plus grand en Amérique”

    L'Argentine :40 Millions d’habitants pour plus de 2 millions de km2 : ici l’espace ne manque pas ! Le " village " d’Escobar possède ni plus ni moins que 54 000 habitants qui s’étendent sur un territoire de 232 km2. (Pour vous donner une idée, Carcassonne compte un territoire de 65 km2 pour un peu moins d'habitants). Mais trêve de chiffres..

     

    De la nécessité de repenser la notion de « village » et « quartier » ...

    Me voici donc arrivée dans un " village " de 54 000 habitants. Première surprise. Tandis que nous traversons le centre ville dans la voiture qui me conduit chez elle, mon amie m’explique que sa maison se trouve dans un quartier éloigné du centre. Là aussi, il convient de revoir l’acception du mot "quartier " pour bien comprendre la situation. Car, à dire vrai quand nous atteignons 10 km plus loin l’entrée de " El Cazador " puisque c’est ainsi que le quartier s’appelle, je n’en crois pas mes yeux...

    Quartier "el cazador" Belén de Escobar

     Je crois qu’il faut avoir suivi quelques séries américaines pour comprendre de quoi il s’agit vraiment. Ou du moins c'est la sensation que cet endroit me procure. J'entre comme dans une espèce de forêt (artificielle évidemment la forêt) où sont dispersées des maisons ça et là... La petite voiture continue sa route à toute allure, le chemin est un peu chaotique; à certains endroits les " rues " se transforment parfois d’un côté et de l’autre de voie principale en un chemin de terre ou de gravier, qui mènent à des petites maisons coquettes, au style si différent et varié que l’on se croirait dans un conte de fée. Ou plutôt un film américain... ici des briques, là des rodins... un profil rectangulaire et très contemporain... une sorte de chalet germanique ou nord européen au toit pointu.. chacun construit sa maison selon sa fantaisie et son imaginaire. Ici personne ne s’inquiète de la notion de «  charte du paysage» ou de la préservation du style patrimonial traditionnel du lieu . Pour une raison évidente, c'est qu’il n’y en a pas...  et le résultat est...surprenant , frais, créatif, dynamique. Chaque rue me décroche un ooh ! aah ! Les jardins immenses, les pelouses impeccablement tondues, la piscine systématique, les plantes, la verdure et -comble de l'enchantement- un rivière et des étangs, en font un lieu littéralement idyllique.

    Je répète inlassablement cette même phrase : « Jamais je n’aurais imaginé qu’un lieu pareil existât ! »et je ne suis pas au bout de mes surprises!

    Enfin, nous voici arrivée chez mon amie , et apparaît... la maison dans les bambous. C’est ici que commence mon aventure. A quelques kilomètres de Buenos Aires, perdue dans la verdure de la Pampa humide.

    La maison des bambous

     

    Partager via Gmail

    3 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique