• AGUA, AGUA, AGUA!

    Moi, méditerranéenne, originaire d'une région où la consommation d'eau est restreinte en été, où l'on attend la pluie avec impatience, où l'homme de la terre guette la moindre goutte, j’observe la relation des portègnes à l'eau avec surprise. Cet article est né sur un bateau, au retour d’une escapade en Uruguay, fruit de la énième contemplation du Río de la Plata. Je le termine un mois plus tard, savourant un rayon de soleil, le premier après 3 semaines consécutives de pluie automnale, comme un  clin d’oeil à la thématique de cet article.

    Yo, mediterránea, oriunda de una región donde el consumo de agua está controlado en verano, donde el hombre del campo está al acecho del menor chubasco, observo la relación de los porteños con el agua con ojos sorprendidos. Esta nota nació en un barco de vuelta de Uruguay y fue fruto de la contemplación del Río de la Plata. Un mes más tarde, la estoy terminando, disfrutando de un rayito de sol en mi ventana. El primero después de 3 semanas de lluvias continuas, cielos grises y humedad constante, como un guiño a la temática de esta nota.

     

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    DE L'EAU EN ABONDANCE

    S'il sont souvent prompts à voir ce qu'il leur manque - l'être humain est ainsi fait -  les Rioplatenses ne se rendent peut-être pas compte de l'abondance aquatique dans laquelle ils vivent.
    Méditerranéenne de naissance et d’adoption, j'ai aussi vécu plusieurs années à Madrid, terre de  sécheresse chronique. Là-bas, il existe des campagnes publicitaires en faveur de l'économie d'eau, et même un bulletin informatif, comme la météo, sur l'état des barrages qui alimentent la capitale espagnole. Aujourd'hui à 10 000 kms de là, je vois les concierges des immeubles portègnes arroser à grands coups de jet le devant de leur porte et transformer les caniveaux en de véritables torrents pour faire le nettoyage matinal qui leur incombe.

    Je vois les Argentins de mon entourage ne pas compter le temps passé sous la douche. Lors de mon premier séjour à Buenos Aires je me souviens que mes hôtes se surprenaient de m'entendre couper l'eau au moment de mon savonnage. Je crois que j'ai dû renforcer malgré moi ce préjugé selon lequel les français sont sales et ne se lavent pas... La facture d'eau n’est pas ici un motif de grande inquiétude. Le montant à payer se calcule selon la superficie de la maison et non selon la consommation de chaque foyer. Mais alors: d’où vient l’eau de Buenos Aires? Eh bien la capitale argentine, elle, n’a pas besoin de barrages artificiels. Elle est construite au bord du Rio de la Plata, qui représente des milliers et des milliers de litres quotidiens. Richesse sous-estimée par ses millions d’habitants qui, s’il étaient méditerranéens, j'en suis sûre, la regarderaient d’un autre oeil.

    LA PLUIE, LE FLEUVE, LA PLAGE.

    Puis il suffit de vivre quelques journées pluvieuses à Buenos Aires, de passer un premier de l'an près de la "plage", ou bien de partir en bateau passer quelques jours en Uruguay, pour comprendre. L'eau est omniprésente ici.
    La pluie, d'abord. Une moyenne de 1200 mm de précipitations par an à Buenos Aires. Près du double que Carcassonne et 3 fois plus que Madrid. C'est un véritable rideau de pluie qui s'abat généralement sur la ville: dru, épais, continu, il peut durer des heures. Des grosses gouttes, de très grosses gouttes qui forment comme des lignes, des fils d’eau (des cordes... ?). J'ai beau savoir que c'est tout à fait normal ici, je n'en reste pas moins impressionnée. Le climat de Buenos Aires n’est pas tropical, mais toutefois les averses le sont beaucoup plus que mes références natives. Un orage ici prend toujours à mes yeux une tournure de déluge universel. La fameuse peur d'Astérix que le ciel lui tombe sur la tête…

    Vivre en Argentine, c'est faire l'apprentissage de l'infini. Et le Rio de la Plata en est la première leçon. Il mesure 300 kms de long et jusqu'à 200 kms de large. Une rivière bien mal nommée car c'est plutôt un estuaire immense, où se jettent les fleuves Paraná et Uruguay. Le premier conquistador qui l'explora l'avait nommé " mer d'eau douce ", à juste titre. Ne vous effrayez pas de sa couleur boueuse: le Paraná y déverse les sédiments qu'il charrie tout au long de son parcours de 4000 kms (Lisbonne - Moscou à vol d'oiseau)

    LEÇON D'INFINI ILLUSTRÉE

    Un dimanche ensoleillé de printemps dans un parc près du Rio de la Plata.  Il est difficile de croire que l'on est au bord qu'une rivière. L'ambiance est plutôt celle d'une station balnéaire côtière. Les voiliers se promènent au loin sur l'onde tranquille, il paraît que, par temps clair on distingue la côte uruguayenne, qui se situe tout de même à 50 km.

     

    Un autre dimanche dans le Delta du Paraná, à Tigre. Quelques kilomètres au Nord de Buenos Aires, et je me retrouve dans un tout autre univers aquatique, plus intime mais tout aussi étonnant. Une partie de la ville est entièrement constituée d'îles, chacune privée et habitée. Au lieu de rues, les méandres du Delta. Tout ce qui doit être transporté passe par bateau: habitants, provisions, ordures, eau potable... Ce jour-là j'avais croisé le bateau supermarché. Le delta du Paraná avance de 15 m par an: ces îles naissent du dépôt des sédiments qu'il charrie.

     

    Un week-end à Punta Indio près de la baie de Samborombon. Ou comment redéfinir la notion de "plage" en deux jours. Là, nous sommes à 100 kms de Montevideo, capitale de l'Uruguay (équivalent entre Marbella et le Maroc). Là, l'horizon est aquatique, uniquement aquatique.
    Je ne distingue plus entre les concepts de mer et de rivière. Il est bien clair que, selon les proportions que mon oeil humain peut embrasser, c'est une mer, sans nul doute. On y perçoit des vagues et des marées. L'endroit est aménagé avec transats et parasols, et même un kiosque pour acheter des glaces. Pourtant, nous sommes loin de la plage paradisiaque. Au lieu de sable blanc et de palmiers, des bancs de terre et des ceibos (l'arbre national). L'eau est douce, chargé de boue, extrêmement chaude. L'odeur à vase est intense. Je suis en maillot de bain, je me mouille les pieds sur le bord. Je doute un peu avant d’avancer. Nous sommes en aval de l’immense ville de Buenos Aires. Cette couleur, cette boue… Je regarde l’horizon: infini. ...les ordures doivent être bien diluées… Il fait très chaud et je commence à m’habituer peu à peu à la sensation de fange visqueuse sous mes pieds. ...l’argile est bonne pour la peau… Les amis déjà dans l'eau m’invitent à les rejoindre. Et finalement je me décide pour le plongeon, envoyant au diable la pollution et les doutes hygiéniques.

     

    UN PHÉNOMÈNE NATUREL UNIQUE EN SON GENRE
    Rapidement je prends conscience que ce fleuve est un phénomène naturel bien particulier. Par exemple, l'influence de l'océan Atlantique est telle que le Rio de la Plata est sensible aux marées, elles se ressentent même jusque dans le Delta du Parana. Le taux de salinité de l'Atlantique est fortement modifié sur les côtes a cause de la quantité d'eau douce déversée. Les inondations ne sont pas dues à de fortes pluies, mais à la Sudestada, un phénomène météorologique dû à de forts vents venus de l'océan, qui empêchent l'écoulement normal des eaux dans l'Atlantique. Ceci est d'autant plus fort que l'axe du Río de la Plata coïncide parfaitement avec la direction de ces vents du Sud Sud est. Enfin, une faune et une flore exhubérantes. Voici quelques unes des espèces les plus courantes croisées au long du chemin.

    COIPO - MYOCASTOR COYPUS - Ragondin


    Ce spécimen était domestiqué et s'appelait Pancho. Le Coipo est un Ragondin, qui est ici dans son habitat originel et a été introduit en Europe pour sa fourrure.

     

    CAMALOTE - EICHHORNIA CRASSIPES -  Jacinthe d'eau

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    AGUA EN ABUNDANCIA.

    Como la mayoría de los seres humanos, los rioplatenses son rápidos en identificar lo que les falta. Pero no notan la abundancia acuática en la que viven. Yo, mediterránea de nacimiento y de adopción, viví varios años en Madrid, tierra de la sequía crónica. Allá, para fomentar el ahorro de agua, existen campañas publicitarias, e incluso un informe sobre el estado de los embalses que alimentan la capital española, junto con el pronóstico del tiempo. En Buenos Aires, años después, veo cada mañana los porteros de los edificios hacer la limpieza diaria, regando literalmente la vereda y casí transformando las calles en verdaderos torrentes. Veo la gente de mi entorno no preocuparse mucho por el tiempo pasado duchándose.
    En mi primer viaje a Buenos Aires, me acuerdo de mis huéspedes porteños cuando descubrieron las técnicas europeas de economia de agua:
    " Pero ¿que hiciste? ¿Te bañaste, en serio?
    - Sí, obvio...
    - ¿ Cortaste el agua, no ?
    - Si, cuando me enjabonaba.
    - Ah, que raro...¿ Por ?
    Creo que, desgraciadamente, en lugar de consciensar sobre lo valioso que es el agua, eso levantó sospecha, favoreciendo el prejuicio según el cual los franceses no se lavan. (O al menos con métodos bien extraños...)
    Tampoco la factura al final del mes es un motivo de mayor preocupación. El monto a pagar se calcula según la superficie de la casa y no según el consumo de cada hogar. Pero entonces ¿ de donde viene el agua de Buenos Aires? Es que la capital argentina, ella, no necesita informes sobre embalses artificiales. La bordea el Río de la Plata, miles y miles de litros díarios que corren a su lado. Riqueza subestimada por sus millones de habitantes, que, si fueran mediterráneos, no la mirarían con los mismos ojos.

    LLUVIA , RÍO, PLAYA.

    Y bueno, sólo basta vivir algunos días lluviosos, pasar año Nuevo cerca de la " playa " o cruzar en barco a Uruguay para entenderlo. El agua es omnipresente acá.

    La lluvia, primero. Une media de 1200mm de precipitaciones en un año. Casí el doble que Carcassonne y 3 veces más que Madrid. Agua intensa y constante. Y no hablemos de las gotas, las gotas son tan gruesas que forman como lineas, hilos: es una cortina de lluvia lo que suele caer acá! No estoy acostumbrada a tales cantidades, ni a chubascos tan largos. El clima de Buenos Aires no es tropical, pero para mis parámetros esto es lo más tropical que haya presenciado en mi vida. Siempre observo las tormentas porteñas con un pelín de inquietud. Por mucho que sepa que siempre son así, me imagino que asisto a una especie de diluvio universal.

    Vivir en Argentina, es aprender cada día más sobre el infinito. Y el Río de la Plata es la primera lección. Mide 300 kms de largo y hasta 200 kms de ancho. Más que río, es un estuario inmenso, donde desembocan los ríos Paraná y Uruguay. El primer conquistador que lo exploró le dió (con razón) el nombre de mar dulce. Ne se dejen impresionar por su color barroso: el Paraná trae sedimentos de todo su recorrido de 4000 kms (¡equivalente a la distancia entre Lisboa y Moscú!).

     

    LECCIONES DE INFINITO ILUSTRADAS

    Un domingo soleado de primavera en un parque de la Costanera. Difícil imaginar que sólo estamos al lado de un río. El ambiente es el de una localidad turística de la Costa. Los veleros navegan tranquilamente a lo lejos. Dicen que los días muy claros se ve Uruguay, a 50 kms de acá.



    Otro domingo en el Delta del Paraná, en Tigre. Sólo unos kilométros al Norte de Buenos Aires, y me encuentro en otro universo acuático, más íntimo pero igual de sorprendente. Una parte de la ciudad de Tigre está constituida por islas privadas y habitadas. En lugar de calles, los meandros del Delta. Todo lo que tiene que ser transportado pasa por barco : isleños, comida, basura, agua potable. Ese día me cruzé con el barco supermercado. El delta del Paraná está avanzando de 15 m por año, y las islas nacen del depósito de sedimentos que el agua transporte. Un lugar aparte.

     

    Un fin de semana en Punta Indio, a unos kilómetros de la bahía de Samborombon. O como volver a definir en dos días el concepto de " playa”. Allá 100 kms nos separan de Montevideo, capital de Uruguay. Allá el horizonte es acuático y sólo acuático.
    Ya no distinguo los conceptos de mar y de río. Las dos nociones no son muy claras por estas playas, están mezcladas. Si me fio de las proporciones - las que mi ojo humano puede abarcar - es un mar, no cabe dudas. Se perciben olas y mareas. En algún lugar, se pueden alquilar sombrillas y reposeras, y incluso comprar helados en un kioquisto (el famoso chiringuito español). Sin embargo, estamos lejos de la playa paradisíaca. En vez de arena blanca y de palmeras, tierra marrón y ceibos. El agua es dulce, cargada de barro, extremadamente caliente. El olor a cieno es intenso… Quedo en bañador, mojándome los pies en la orilla. Vacilo un poco antes de ir más adelante. Estamos kilométros abajo de la gran ciudad de Buenos Aires… Este color, este barro... Miro al horizonte: infinito. “...seguramente que la basura está diluida también...” Hace mucho calor, me acostumbro poco a poco a la sensación del fango viscoso bajo los pies.“...si la arcilla siempre es buena para el cutis…” Los amigos que ya están a lejos me animan a juntarme con ellos. Y finalmente decido zambullirme, mandando al cuerno la contaminación y otras dudas higiénicas...

     


    FENÓMENO NATURAL ÚNICO
    Rapidamente entiendo que este “Río” es un fenómeno natural bien especial: influencia de las mareas del atlántico hasta en el Delta del Paraná, tasa de salinidad del mar modificada cerca de la costa, y sobre todo  una fauna y una flora que no dejan de sorprenderme. Acá algunas especies de las más comunes, cruzadas a lo largo del camino.

    COIPO - MYOCASTOR COYPUS - también llamado erroneamente "nutria"

     CAMALOTE - EICHHORNIA CRASSIPES


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  • Commentaires

    1
    Dario
    Lundi 25 Avril 2016 à 17:03
    Lindas fotos Aude, aparte del buen articulo.
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