• La parc, la parenthèse du quotidien / El parque, un paréntesis en la ciudad

    La parc, c'est la vie ! / El parque es vida !

    Il est encore tôt. Tout est calme. Je viens de passer les grilles de l'entrée et je me suis installée. J'ai choisi mon arbre, un tipa comme toujours, car les feuilles sèches des pins sont piquantes. Maintenant je me mets à l'aise tranquillement, d'abord j'étends la couverture sur le sol, puis le sac à dos et tout ce que j'apporte: le carnet et le stylo qui m'accompagnent partout, un livre à lire ou de la laine pour crocheter selon l'envie du jour, l'appareil photo, une bouteille d'eau, le mate parfois.

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    Es todavía temprano. Todo está quieto. Recién pasé las rejas de la entrada y me instalé. Elegí mi árbol, como siempre un tipa, porque las hojas secas de los pinos suelen tener espinas. Ahora me acomodo tranquilamente, primero la mantita en el suelo, luego mi mochila y todo lo que traigo: el cuaderno y la birome que nunca pueden faltar, un libro para leer o lana para tejer según el día, la cámara de foto, la botellita de agua, el mate a veces.

     

     

    J'aime aller au parc. Cela fait partie de mon quotidien portègne. Avant, je ne l'appréciais pas vraiment. J'y voyais une espèce de nature prémâchée pour citadins pressés, comme en boîte de conserve, une illusion de " campagne ". Mais aujourd'hui pour moi, le parc c'est de la vie, c'est de l'air "chlorophilisé", c'est de l'ombre et de la fraîcheur en été, c'est de la détente avec un fond sonore de bazar urbain.
     
    Mon lieu de déconnexion et de paix. Un poste d'observation idéal.
    C'est un moment privilégié pour écouter les oiseaux ou le vent dans les feuilles, pour s'appuyer contre le tronc rugueux d'un arbre, pour sentir sur mes jambes nues et détendues les chatouilles d'une araignée, pour savourer la fraicheur de la pelouse, avec ce léger final aigre, typique des parcs urbains. Serait-ce une odeur de … pisse? Si, sans doute, et même si j'en ai pleinement conscience, je reviendrai quand même sous les branches des tipas.


    Le subtil exotisme de la nature

    La parc, c'est la vie ! / El parque es vida !


    Je cherche des yeux l'image d'une feuille bercée par la brise légère du matin et je prends une grande bouffée d'air.

    Observer les arbres me connecte au rythme de ma propre respiration.
    Regarder les arbres de mon village en France me connecte à mes racines.
    Regarder les arbres du Parc Centenario, en revanche, me connecte à ma propre liberté.

    Un feuillage ressemblant à celui des acacias mais des branches incroyablement tortueuses, les tipas sont exotiques - légèrement, imperceptiblement -. Cela les rend à la fois proches et lointains. Le panorama que je contemple reste étrange même si je commence à m'y habituer. Tout est si singulier pour moi, même dans l'enceinte réduite d'un espace vert, si loin de mes références.


    Bien-sûr, il y a les plantes purement argentines et totalement nouvelles pour moi. Le palo borracho (bâton ivre) et son tronc déformé, le ceibo amant des berges de la rivière, l'ombu fierté de la Pampa. Tous sont présents dans le parc. Au printemps et en été c'est un festival de couleurs: les fleurs roses du palo borracho, les grappes violettes du jacaranda, les crêtes rouges du ceibo... Il y a aussi les plantes que je connaissais mais dans d'autres proportions. Les ficus ou les caoutchoucs qui, en France ornent l'intérieur des maisons, sont sur les trottoirs et ne mesurent pas un mètre, un mètre cinquante, ici, ils sont majestueux, énormes. Comme les géraniums qui grimpent comme du lierre sur les façades. C'est un drôle de sensation. Parfois,  me laissant étourdir par l'exubérance de la nature, je me sens infiniment reconnaissante d'être ici.

    Le parc est mon unique contact direct avec la terre, l'origine.

    Avant d'ouvrir mon livre ou de saisir mon crayon, je regarde toujours autour de moi. Je peux rester quelques longues minutes ainsi, à m'imprégner des alentours, si verts, ce ne sont qu'un camaïeu de verts: la pelouse sous mes pieds, les arbustes, l'eau du lac couleur mousse. Il ne se passe rien d'important, hormis le bouillonnement de la vie même et c'est précisément ce que je cherche au milieu de l'accélération de la ville. On entend les jacassements scandalisés des perruches dans leur nid là-haut, ou le duo strident d'un couple de horneros qui chantent en choeur pour renforcer leur amour.

    Mais qu'est-ce que c'est que cela, qui grimpe sur mon cou ? Une fourmi! Quooii? Cette chose énorme que j'ai dans la main, avec ce ventre marron, c'est SEULEMENT une fourmi? Paradoxalement c'est un simple insecte qui me rappelle que " tout est plus grand en Amérique ". Cet étrange constat fait lors de mes premiers mois ici est toujours valide.

    Hier il a plu. C'était un de ces orages d'été comme seul on peut les vivre à Buenos Aires, des épais rideaux de pluie. La pelouse est plus boueuse et même encore plus verte et les merles partagent l'espace avec les perruches. Un pigeon picazuro vient boire dans la flaque qui s'est formée. J'ai sorti l'appareil photo et je m'arme de patience pour faire un cliché de son mouvement de tête bizarre. Une fois – c'était un matin plus silencieux qu'un autre – j'ai vu des espèces de piverts, à la tête rouge, se promener timidement dans un caniveau, éloignés des autres oiseaux. Plus rarement, car il est discret et agile et ne se fait pas remarquer, j'ai aperçu un colibri butiner une fleur. Même quand ce n'est plus la première fois, l'émotion et la fascination face à cette apparition fugace restent intactes.

    La vie du parc, la vie des gens

    La parc, c'est la vie ! / El parque es vida !


    " Je vends des sandwiches frais!! "
    Une présence humaine me tire de ma contemplation.
    " Non, je te remercie"
    Ce sont deux amies cinquantenaires qui répondent. Elle viennent de s'installer sur deux transats face à moi. Elles prennent le soleil en bikini et discutent d'enfants, d'ex-maris et d'anniversaires selon ce que je perçois de leur conversation.

    Le parc, c'est la vie, celle des gens aussi.

    Ceux qui promènent leur chien en laisse, impatients et nerveux ou ceux qui au contraire partagent un moment de jeu avec lui.
    "Allez Rafa! On y va!!!"
    Le petit chien court comme un dératé, jouant avec un de ses congénères beaucoup plus grand que lui, sans écouter son maître. On voit qu'il profite de cette liberté. S'il était humain, il serait en train de rire aux éclats. Il continue de poursuivre l'autre mais de temps en temps lance un regard rapide en direction de son propriétaire,  implorant: "  Encore un peu plus, s'il te plaît ". Un autre sifflement et cette fois les yeux disent " J'arrive, j'arrive! Je fais un petit tour de plus " Il n'y a rien à faire contre l'enthousiasme canin. Le jeu passe avant tout et l'homme, amusé, devra s'armer de patience. Des fillettes crient et caressent le caniche d'une vieille dame, qui du coup, entame une longue discussion avec la mère tandis qu'une des petites, plus aventurière que l'autre fait des pirouettes avec l'animal en riant.

    Après un long moment de lecture, je me rends compte que quelque chose a changé. Le parc ne paraît pas si vide: il y a plus de monde autour de moi. Là-bas au fond, on donne des cours de tai-chi. Le professeur est asiatique, plus âgé que ses élèves mais moins ridé qu'eux. Une famille s'est installée sur une couverture; la femme s'est assise avec son bébé et regarde son mari et son fils jouer au ballon. Il y a un couple d'adolescents, un solitaire allongé sur la pelouse pour lire ou étudier, et au loin un groupe de jeunes  aux pantalons indiens multicolores qui s'entraînent à jongler. Les deux amies en face partagent des biscuits et prennent un maté. J'aurais dit apporter le mien cette fois-ci. Je commence à ressentir la faim aussi. Bon, me connaissant, ce serait plutôt l'envie d'une gourmandise.

    Les petits plaisirs du quotidien


    Grâce à la magie du parc, si je fais preuve de patience, la sucrerie viendra à moi. On m'a déjà proposé des sandwiches, des petits pains au fromage, et même des livres de yoga. Avant je me méfiais, mon esprit européen étant peu habitué à ce caractère informel des choses. Je trouvais cela étrange. Des personnes qui vendent des biscuits maisons transportés dans une caisse en plastique, un panier, une glacière sur un caddy...

    Je tourne la tête et je le vois. Le gars doit avoir 20 ans - un étudiant qui arrondit ses fins de mois sans doute - il parle avec la famille d'à côté, et porte une caisse de plastique sur la poitrine. Une affiche indique: BROWNIE 15 $. Je me dépêche de lever le bras pour attirer son attention. Je ne veux pas qu'il m'échappe! Je le reçois avec un grand sourire. Comme il me tend le précieux gâteau, une jeune fille s'approche, essoufflée d'avoir couru. " Je t'en achète un " dit-elle enthousiasmée " Ils sont super bons et fait maison " se justifie timidement l'étudiant. Il est réservé mais ses yeux traduisent sa surprise; les acheteurs se pressent sans qu'il n'ait rien à faire. Je défais l'emballage du brownie et je le suis un moment du regard. Ce sera une bonne journée pour lui: c'est le premier ce matin qui vend du sucré. Je déguste le chocolat avec tout le soin qu'il se mérite. C'est exactement ce dont j'avais besoin et il est arrivé à moi providentiellement. Quand je terminerai, je commencerai à plier mes affaires lentement, en savourant encore l'arôme du cacao et le croquant des cacahuètes.


    Je sortirai du parc, radieuse, imprégnée de la lumière du soleil et de l'énergie de la nature. Une nature peut-être minuscule, peut-être artificielle mais qui n'en reste pas moins l'essence même de la vie. Je sortirai reconnectée avec moi-même et avec cette terre argentine que j'ai choisie et qui m'accueille. Je sortirai harmonieuse, me sentant intégrée même si mes racines sont lointaines. Je sortirai prête à faire face au monde de la ville.

     

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    La parc, c'est la vie ! / El parque es vida !

    Me gusta ir al parque. Forma parte de mi cotidiano porteño. Antes lo despreciaba. Lo veia como una especie de naturaleza en lata, premasticada para citadinos apurados, una ilusión de " campo ". Pero hoy para mí el parque es vida, es aire clorofilizado, es sombra y frescor en verano, es relajo con fondo sonoro de quilombo urbano.

    Mi lugar de desconexión y de paz. El puesto de observación ideal.
    Es un momento privilegiado para escuchar los pájaros o el viento en las hojas, para apoyarse en la corteza arrugada de un árbol, para sentir en mis piernas desnudas y estiradas las cosquillas de una araña, para saborear el frescor del pasto, con este ligero final agrio, típico de los bosques urbanos. Esto será olor a... pis? Sí, seguramente y a pesar de tener plena consciencia de ello, volveré bajo las ramas de los tipas.


    El sutil exotismo de la naturaleza


    Alzo la mirada buscando la imagen de una hojita mecida por la brisa ligera de la mañana y tomo una gran bocanada de aire. Observar los árboles me conecta con el ritmo de mi propia respiración. Mirar los árboles de mi pueblo en Francia me conecta con mis raíces. Mirar los árboles del Parque Centenario en cambio me conecta con mi propia libertad.

    Con un follaje parecido al de las acacias pero con unas ramas sorprendentemente tortuosas, los tipas tienen una pizca de exotismo – ligera, a penas perceptible – este sútil sabor a algo diferente, que los hacen a la vez cercanos y lejanos. El panorama que contemplo sigue extraño aunque me esté acostumbrando a ello. Todo es tan distinto para mí, incluso en el perímetro reducido de un espacio verde, tan lejos de mis referencias.

    Primero están las plantas genuinamente argentinas y totalmente desconocidas para mí: el palo borracho y su tronco deformado, el ceibo amante de las riberas del río, el ombú orgullo de la pampa. Todos están presentes en el parque. En primavera y verano es un festival de colores: las flores rosas enormes y delicadas del palo borracho, los racimos violetas del jacaranda, las " crestitas " rojas del ceibo. También están las plantas que sí conocía pero con otras proporciones. Los ficus o los gomeros en Francia ornan el interior de las casas, no las veredas, con una altura de un metro, un metro cincuenta como mucho. Acá crecen majestuosos, enormes, como los malvones que trepan como yedra en las fachadas. A veces, me dejo deslumbrar por la exuberancia de la naturaleza y me siento infinitamente agredecida de estar acá.

    El parque es mi único contacto directo con la tierra, la Pachamama, el " origen ".

    Antes de abrir mi libro, o agarrar el lápiz, siempre miro a mi alrededor. Puedo quedarme unos largos minutos así, empapándome del entorno tan verde, sólo son matices de verde: la grama bajo mis pies, los arbustos, el agua del lago color musgo. No está pasando nada relevante, sólo se aprecia el borboteo de la vida misma, y es precisamente lo que busco, en medio de la velocidad de la ciudad. Se escuchan unas cotorras armando lío en su nido ahí arriba o el canto a duo estridente de una pareja de horneros reforzando su amor.


    Oh! pero esta cosa que trepa en mi cuello... que será? Una hormiga! Queeeé, esta cosa enorme que tengo en mi mano, con esta panza marron, es SÓLO una hormiga? Esta vez un simple bichito trepador me recuerda paradojicamente que " todo es más grande en América ". Esta extraña constatación de mis primeros meses queda siempre vigente.

    Ayer llovió. De estas tormentas de verano con espesas cortinas de lluvia que sólo se encuentran acá. El pasto es más barroso y más verde y los zorzales comparten espacio con las cotorras. Una paloma picazuro viene a beber en el charco que se formó. Saqué la cámara muy despacito y me armo de paciencia para hacerle una foto a este movimiento de cabeza tan insólito que tiene. Alguna vez - era una mañana con más silencio que otra - reconocí unos carpinteros paseando timidamente en una canaleta, alejados de los demás. Muy pocas veces, porque es discreto y escuridizo, ví un colibrí libar el nectar de una flor. La fascinación y la emoción ante este momento fugaz quedan intactos.


    La vida del parque, la vida de la gente

    La parc, c'est la vie ! / El parque es vida !


    "Vendo sandwichitos de miga fresquitooos!"
    Una presencia humana cercana me saca de mi contemplación.

    "No, te agradezco"
    Contestan dos amigas cincuentonas que recién se instalaron en el pasto frente a mí. Sentadas en dos reposeras, toman el sol en bikini mientras van charlando de hijos, ex-maridos y cumpleaños según lo que llego a percibir de su conversación.

    El parque es vida, es vida de la gente también.

    Los que llevan su perro de la correa, impacientes y nerviosos, o los que, al contrario, comparten un momento de diversión con él.

    "Rafa Vamos!"

    El perrito va corriendo como un loco, jugueteando con otro mucho más grande, sin hacerle caso a su amo. Se nota que está disfrutando esta libertad : si fuera humano, se le vería una sonrisa de oreja a oreja. Sigue persiguiendo al otro pero de vez en cuando lanza una mirada rápida a su dueño, como una súplica :" Un poquito más por favor ". Nuevo llamado y esta vez los ojos dicen : " Ya voy, ya voy! Doy una vueltita más ". Nada se puede hacer en contra del entusiasmo canino. El juego es lo primero y el hombre tendrá que ser paciente. Unas niñas gritan y tocan el caniche de una señora mayor, que, a raíz de esto, entabla una larga conversación con la madre – imagino no se conocían de nada - Mientras tanto una de las chiquitas, más atrevida que la otra, se rie y da volteretas con el animal.

    Después de un largo rato de lectura, me doy cuenta que algo cambió. El parque ya no parece tan grande : hay más gente a mi alrededor. Allá al fondo, hay clases de tai-chi. El profesor es asiático, mayor que todos sus alumnos pero menos arrugado que ellos. Una familia instaló una manta: la mujer se sentó con su bebé y mira a su marido y a su otro hijo jugar a la pelota. Hay una pareja de enamorados, algún solitario como yo tumbado en el pasto para leer o estudiar, y a lo lejos un grupo de jovenes con pantalones indios de colores llamativos haciendo malabares y acrobacias. Las dos amigas en frente ya comparten unas galletitas y sacaron el maté.

    Lamento no haber traido el mío esta vez. Empiezo a sentir el hambre también, o más bién son ganas de algo dulce, de una golosina.

    Sencillos placeres del cotidiano

    La magia del parque hace que llegará a mí, si tengo la paciencia necesaria. Ya me ofrecieron sandwiches de miga, pasó una chica en bici con pan de queso, y incluso me quisieron vender unos libros de yoga. Antes, mi mente europea, poco acostumbrada a estas cosas informales, desconfiaba. Me resultaba raro ver esta gente transportando pastelitos caseros en una caja de plástico, una cesta, o una nevera de cámping encima de un carrito, lo que fuera.

    Giro la cabeza y ya lo veo. El chico tendrá unos 20 años, está hablando con la familia a mi lado, y lleva un cesto sobre el pecho. Un cartel indica: BROWNIE 15 $. Me apresuro en levantar el brazo para llamar su atención. ¡ No quiero que no se me escape! Lo recibo con una gran sonrisa. Mientras me entrega el preciado pastelito, una muchacha aparece de la nada. " Te compro uno "dice entusiasmada, con la respiración agitada por haber corrido. " Son caseros, están ricos " parece justificarse el chico.  Es tímido pero sus ojos delatan su sorpresa: los compradores llegan a él sin que tenga que hacer nada. Voy quitando el envase del brownie y lo sigo un rato más con la mirada. Será un buen día para él: esta mañana es el primero que vende postre. Degusto el chocolate con el esmero y la dedicación que se merece. En este contexto, sabe mejor que nunca: era exactamente lo que necesitaba y llegó providencialmente. Cuando lo termine, empezaré a empacar mis cosas sin prisas, saboreando el dejo del azucar en la boca, el crujiente del maní y el aroma del cacao.

    Saldré del parque, radiante, empapada de la luz del sol y de la energía de la naturaleza. Una naturaleza tal vez diminuta, tal vez artificial pero que no deja de ser la esencia misma de la vida. Saldré conectada conmigo misma y con esta tierra argentina que elegí y me recibe. Saldré armoniosa, sintiéndome parte de ella aunque mis raíces esten lejos. Saldré agradecida y lista para lidiar con el mundo de la ciudad.

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